Qu’est-ce qu’une « exit tax » ?

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Dans un contexte où la taxation des plus fortunés alimente les débats, notamment en France, une mesure revient régulièrement sur la table : l’« exit tax ». Ce mécanisme vise à éviter que les contribuables très aisés ne quittent un pays simplement pour échapper à l’impôt, notamment sur les plus-values.Concrètement, une exit tax est une taxe prélevée lorsqu’un résident fiscal transfère son domicile à l’étranger tout en détenant des actifs importants, comme des actions ou des parts d’entreprise. Elle permet de taxer les plus-values latentes – c’est-à-dire les gains théoriques qu’un contribuable réaliserait s’il revendait immédiatement ses titres – même s’il ne les a pas encore vendus au moment de son départ.Le principe est simple : puisque les plus-values ont été générées pendant que le contribuable résidait dans le pays, l’État estime légitime d’en réclamer une part, même si la vente a lieu plus tard, dans un pays à fiscalité plus douce ou nulle.La France a mis en place sa propre exit tax en 2011, sous Nicolas Sarkozy. Elle concernait initialement les contribuables détenant plus de 1,3 million d’euros de titres. En 2019, le dispositif a été assoupli sous la présidence d’Emmanuel Macron, avec une application restreinte : elle ne concerne désormais que les plus-values latentes dépassant 800 000 euros, et celles réalisées dans un délai de 2 à 5 ans après le départ (selon les cas). Si l’expatrié ne vend pas ses titres dans ce délai, il n’a rien à payer.D’autres pays européens ont également mis en place des dispositifs similaires. L’Allemagne, les Pays-Bas ou encore le Danemark imposent une exit tax parfois plus stricte, avec peu ou pas de délai de sursis. En Espagne, par exemple, la taxe s’applique dès que le contribuable possède plus de 4 millions d’euros de patrimoine ou plus d’un million en actions.L’objectif commun de ces dispositifs est double : préserver les recettes fiscales face à l’évasion et garantir une certaine équité fiscale. Les États cherchent ainsi à éviter un phénomène d’« optimisation par expatriation », où des fortunes générées localement échappent à toute imposition en changeant simplement d’adresse.Toutefois, l’exit tax reste sujette à controverse. Certains y voient une entrave à la libre circulation des personnes garantie par l’Union européenne. D’autres la jugent inefficace si les contribuables peuvent retarder la vente de leurs actifs au-delà des délais fixés.Mais dans un climat de défiance face aux inégalités fiscales, cette mesure revient régulièrement dans le débat public comme un outil de justice fiscale… et de dissuasion. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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