Comment Red Bull est devenu le symbole de la corruption en Thaïlande

Ailleurs dans le monde - Podcast autorstwa Radio Nova

Vous l’ignorez peut-être mais le “Red Bull”, cette marque très connue de boisson énergisante qui permet à Armel d’assurer avec brio les matinales sur Nova n’est pas d’origine autrichienne, mais thaïlandaise ! Si pour une majorité de personne, le “Red Bull” est synonyme de soirées à rallonge et de gueule de bois matinales, en Thaïlande, elle est surtout devenue le symbole de la corruption des autorités et de l’impunité des plus fortunés du pays. Depuis plusieurs années en effet, le pays vit au rythme d’un scandale qui met aux prises un des héritiers de la célèbre marque aux deux taureaux.  Une affaire avec de nombreux rebondissements que je vais vous compter aujourd’hui. Tout commence en 2012. A l’époque, Vorayuth Yoovidhya, qui se fait appeler “Boss”, est un des jet-setters les plus en vue dans son pays.  Membre de la famille qui gère l’empire Red Bull, dont la fortune est estimée à 20 milliards de dollars, Vorayuth passe ses journées et ses nuits au volant de grosses bagnoles et dans les soirées les plus huppées de Bangkok. Lorsque tout bascule la nuit du 3 septembre.  Au volant de sa Ferrari, fortement imbibé et sous l’emprise de la cocaïne, le milliardaire roule à tombeau ouvert dans les rues de la capitale thaïlandaise.  Dans sa course folle, il renverse un policier sur sa moto. Ce dernier traîné sur des dizaines de mètres par le chauffard, décèdera plusieurs jours plus tard de suites de ses blessures. Interrogé par la police, Vorayuth affirme dans un premier temps que ce c’était son chauffeur qui conduisait cette nuit là. Pour appuyer sa version, il force même l’un de ses domestiques à se dénoncer à sa place.  Mais la manipulation est rapidement découverte et Vorayuth alias “Boss” est inculpé pour la mort du policier. Mais contre toute attente... la justice décide de le libérer sous caution. Après quelques jours en garde à vue, Vorayuth est de nouveau libre de ses mouvements et pendants les 5 ans qui suivent, l’héritier de “red bull” mène sa vie de jet-setter comme si de rien n’était.  Mais, en 2017, les autorités envisagent d’arrêter à nouveau le jeune milliardaire, afin de plaire à l’opinion. Prévenus de sa future incarcération, “Boss” prend la poudre d’escampette à bord de son jet privé et s’installe en Grande Bretagne.  Déclaré “en fuite”, l’Etat thaïlandais se désintéresse à nouveau de son cas. Et le 23 juillet dernier, soit 8 ans après le début de l’affaire, la Thaïlande décide même de mettre un terme aux poursuites.  Mais cette décision sensée enterrer définitivement cette histoire va mettre le feu aux poudres.... Immédiatement, les militants pro-démocraties et anti-gouvernementaux se saisissent de cette histoire.  Partout dans les manifestations, des pancartes Red Bull fleurissent pour dénoncer l’impunité des super riches mais aussi les inégalités. Pour info, en Thaïlande, 1% de la population détient près de 70% des richesses, ce qui fait de ce pays le deuxième Etat le plus inégalitaire au monde, juste derrière la Russie. Mis sous pression, le Premier ministre Prayuth Chan-ocha, tente de calmer la rue et promet une nouvelle enquête sur la mort du policier. Une annonce qui bien loin de remplir son objectif initial attise encore un peu plus la foudre de ses opposants.  Face à la gronde, le chef du gouvernement n’a pas d’autre choix que de lancer un mandat d’arrêt contre Vorayuth.  Et la semaine dernière, Interpol, la célèbre organisation internationale de la police annonce émettre une notice rouge à l’encontre du milliardaire. Vorayuth Yoovidhya est donc depuis quelques jours un fugitif international susceptible d’être arrêté s’il se trouve dans l’un des...

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