Pourquoi ne fallait-il pas proférer d'insultes au Moyen Age ?
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Durant le haut Moyen-Âge, certains recueils juridiques, comme la loi salique, s'efforçaient, entre autres choses, de policer un peu les mœurs rudes du temps. C'est ainsi qu'elle punissait les injures de lourdes amendes.Le reflet des mœurs du tempsLa loi salique aurait été composée, entre le IVe et le VIe siècles, à l'usage des Francs saliens, l'un des nombreux peuples d'origine germanique qui composaient la confédération des Francs.Elle est surtout connue pour avoir légitimé, grâce à l'interprétation très large qu'on fit d'un de ses articles, la transmission de la Couronne capétienne aux seuls mâles, à l'exclusion définitive des femmes.Mais ce code de lois, qui reflète la violence et la brutalité des mœurs du temps, consacre bien plus de place à la répression du vol ou même au châtiment des hommes dont l'une des coutumes les mieux avérées était d'enlever, sans autre forme de procès, les femmes qui leur plaisaient.Des insultes punies d'amendesLa loi salique réserve toute une partie, le titre XXXII, à la répression des injures. Chaque insulte a droit à un article particulier. On peut supposer que les insultes soigneusement répertoriées ici étaient les plus couramment employées.Contrairement à d'autres méfaits, ces injures ne sont pas punies par des châtiments corporels. En effet, les coupables doivent s'acquitter d'amendes.Dans certains cas, ces amendes sont plus élevées, ce qui prouve que l'insulte était jugée plus grave. Ainsi, un homme en traitant un autre de "dénonciateur" ou d'"infâme" devait s'acquitter d'une amende de 600 deniers ou de 15 sous d'or.À une époque où la monnaie était assez rare, il s'agissait de sommes importantes. Par contre, il n'en coûtait que 120 deniers de traiter quelqu'un de lâche ou de fourbe.La loi salique s'efforce de faire justice aux femmes, mais ne peut cacher la misogynie qui est dans l'air du temps. En effet, un homme traitant une femme de "courtisane" devait bien débourser la coquette somme de 45 sous d'or. Sauf, toutefois, s'il parvenait à démontrer que cette appellation n'était pas usurpée.Le soin mis à détailler les amendes prévues en cas d'injures prouve qu'elles étaient fréquentes. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.