Vendre vos données contre des cryptomonnaies ?

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Si les défenseurs des libertés luttent activement pour la protection des données sur internet, il est un projet qui, au lieu de ruser pour collecter ces données, propose carrément de les acheter contre des cryptomonnaies. Son nom : Worldcoin Orb. Si cette pratique avait déjà fait couler beaucoup d’encre par le passé, la start-up éponyme pousse le principe encore plus loin en s’attaquant à nos informations les plus intimes : les données biométriques !Avant toute chose, Worldcoin, qu’est-ce que c’est ? Et bien il s’agit d’une start-up fondée par deux experts de l’intelligence artificielle Sam Altman et Alex Blania, dont l’objectif est de créer une cryptomonnaie accessible à tous, sans compte en banque et distribuée de manière égale. Jusqu’ici, rien d’alarmant, si ce n’est la méthode pour ramener un maximum d'utilisateurs dans leur giron. D’après le site officiel worldcoin.org, que je cite « pour que notre cryptomonnaie soit disponible rapidement au plus grand nombre, nous donnons la possibilité à quiconque le souhaite de réclamer sa part. » En clair, chaque nouvel usager de Worldcoin reçoit d’office une certaine somme de cette cryptomonnaie (quelques dizaines de dollars environ) versée directement dans son portefeuille numérique juste après s’être inscrit. Mais comme le souligne le site que je cite à nouveau « il faut toutefois s’assurer que chaque utilisateur puisse prouver son identité de façon fiable, sans avoir pour autant à tout dévoiler sur sa vie ».C’est donc dans cette optique que Worldcoin a créé ce qu’elle appelle l’Orb : un système d’authentification via les données biométriques. Dans le détail, l’Orb photographie l’œil de l’utilisateur et convertit l’image en code numérique, permettant d’après eux de savoir si ce dernier est déjà inscrit ou non. Si ce n’est pas le cas, alors l’utilisateur reçoit sa part de la cryptomonnaie Worldcoin. D’après la start-up, il s’agit du meilleur moyen pour lutter contre la fraude. D’ailleurs, l’entreprise a déjà commencé à assurer ses arrières en affirmant je cite « qu’aucune autre information personnelle n’est nécessaire (ni carte d’identité, ni justificatif de domicile) car l’image de la rétine est convertie en code et directement liée au portefeuille de l’utilisateur, préservant ainsi la vie privée », fin de citation.Maintenant, à quoi ressemble cette fameuse Orb ? Il s’agit tout simplement d’une sphère en métal d’environ 2 kilos et demi, dont une trentaine de modèles sont déjà en circulation à travers le monde, et qui a déjà rassemblé 130 000 usagers. Sauf que devenir un utilisateur de Worldcoin en partageant l’image de sa rétine contre des cryptos revient clairement à vendre ses données. Qui sait ce que la start-up en fera ensuite ? Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que de nombreux observateurs voient cette pratique d’un très mauvais œil, à commencer par le lanceur d’alerte Edouard Snowden. En effet, collecter l’iris d’une personne revient à obtenir une donnée unique et différente pour chaque individu. D’après Snowden, il s’agirait d’un grand danger pour la protection de la vie privée. Un constat que ne partagent bien évidemment pas les fondateurs Altman et Blania qui aurait je cite : « déjà effacé les scans des 130 000 premiers usagers », et qui donc ne pourraient pas être utilisées pour identifier une personne en l’associant à ses autres données personnelles comme son nom, son sexe, son âge ou son adresse. Quoiqu’il en soit, l’ambition assumée du projet Worldcoin est bel et bien de collecter les infos biométriques de plus d’un milliard de personnes d’ici fin 2022. Voir Acast.com/privacy pour les informations sur la vie privée et l'opt-out. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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