#169 Jean-Paul Rouve, acteur : « Je ne comprends pas que la comédie soit un plaisir honteux pour certaines personnes »
Le goût de M - Podcast autorstwa Le Monde - Piątki
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Jean-Paul Rouve a le goût, depuis trente ans, d’incarner des personnages très différents. La comédie reste son registre de prédilection et celui qui l’a révélé : les sketches des Robins des Bois, dans « Nulle part ailleurs », émission populaire de Canal + dans les années 1990, puis le premier volet des Tuche, sorti au cinéma en 2011. Mais il s’est aussi montré marquant dans des rôles plus dramatiques, comme en 2023, lorsqu’il interprète un Gabriel Matzneff glaçant, dans Le Consentement (adapté du livre de Vanessa Springora) réalisé par Vanessa Filho. Chaque soir et jusqu’au 1er février, il retourne sur les planches, dans une adaptation pop, moderne et virevoltante du Bourgeois gentilhomme de Molière, signée Jérémie Lippmann, au Théâtre Antoine.Les œuvres du dramaturge du XVIIe siècle sont un exemple de ce que le comédien appelle le « stade ultime » d’une pièce ou d’un film : des histoires qui transcendent les générations et les classes sociales. « Molière, tous les soirs, quatre cents ans après, ça fait rire. Il est fort, ce mec », s’extasie-t-il. Mi-candide, mi-ahuri, Jean-Paul Rouve fait un formidable Monsieur Jourdain, ce bourgeois qui donnerait tout pour acquérir les codes des gens de qualité. « [Avec Jérémie Lippmann, le metteur en scène], on voulait que ce soit distrayant et accessible. Notre but absolu était de travailler le texte pour qu’il soit le plus parlé possible, pour qu’on comprenne. »Pour cet épisode du « Goût de M », il nous reçoit chez lui, dans une petite maison sur la butte Montmartre, dans le 18e arrondissement, où il habite depuis une vingtaine d’années. Dans le grand salon, où il reçoit ses amis, il y a une cheminée, une bibliothèque et plusieurs symboles de ses admirations : une photo de Romy Schneider (« Pour moi, c’est l’actrice ultime »), Patrick Deewaere et Miou-Miou, des constructions en Lego en tout genre (« les Lego, c’est des œuvres »), des CD des Beatles…Il nous raconte le goût de son enfance dans le Nord, à Dunkerque, son père qui travaillait aux chantiers navals et qui a rencontré sa mère au bal, ses mercredis après-midi à regarder la télévision chez sa grand-mère, où il découvre les grands films en noir et blanc, sa fascination pour Jean Gabin, Louise Brooks… Il rêve, très jeune, de devenir acteur. Pour payer son inscription au cours Florent, on lui propose d’en être le gardien pendant sa formation : « Ouvrir le matin, fermer le soir. » Il revient aussi sur la méthode qu’Isabelle Nanty, sa professeure, enseignait aux premières années et qu’il continue d’appliquer : « Vous n’allez pas essayer de jouer le personnage, vous allez juste essayer d’être vrais. »-----Cet épisode a été publié le 12 décembre 2025.Depuis sept saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la formation et les méandres du goût d’une personnalité. Créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal), préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et de Juliette Savard, avec Emmanuel Beaux au son.Musique : Gotan Project Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
